COLLECTION ANTOINE DE GALBERT

« Je collectionne »
Antoine de Galbert
La Maison Rouge Fondation
10 Boulevard de la Bastille 75 012 PARIS



du 16 Mai au 13 Septembre 2009


LISTE DES ARTISTES
ART CONTEMPORAIN : ART BRUT :
- Davies John (sculpture) - Crépin (peinture)
- Rainer Arnulf Angst (photographie) - Doi Hiroyuki (dessin)
- Opalka Roman ( peinture photographie) - Françis Marie (sculpture)
- Tichy Miroslav ( 6 photographies rehaussées) - Gimel Patrick (dessin)
- Kudo Tetsumi (sculpture) - Lesage Augustin (peinture)
- Kusama Yayoi Tray (sculpture) - Podesta Giov.Battista (3 sculptures)
- Tsuchiya Nobuko (installation) - Ratier Emile (sculpture)
- Schröder Sonnenstern (dessin)
- Tschirtner Oswald (dessin)
- Ughetto Henri (20 mannequins)
- Zurn Unica (pastel gouache)
- Van Genk Willem (dessin)
et : - un objet d’ART PRIMITIF : tête Jivaro
- une photographie de De Hert Albert (Nagasaki)




L’exposition de cet été est une carte blanche donnée au collectionneur Antoine de Galbert, grand amateur d’art depuis de nombreuses années. Il a ouvert une Fondation : La Maison Rouge à Paris, en 2004, après avoir été pendant 10 ans directeur d’une galerie à Grenoble. C’est donc avec des œuvres librement choisies dans sa collection qu’Antoine de Galbert investit l’Espace Ducros à Grignan. Toutefois sa proposition s’est élaborée suivant les limites que se sont données « Les enfants du Facteur » depuis le début. Ainsi 13 artistes de l’art brut vont côtoyer 8 artistes d’art contemporain avec 1 œuvre d’art primitive et une prise de vue par De Hert Albert, de l’explosion atomique à Nagasaki, le 9Août 1945. La plupart des artistes avancent par intuition, instinct, leur travail progresse de façon plus ou moins organique, il se met souvent en relation avec l’inconscient et reste dans une logique interne au langage. L’Histoire, les catégories, les classements les séparent. Cette exposition propose des relations. Ainsi l’abstraction, inventée par Kandinski en 1910, était déjà pratiquée par Augustin Lesage dans ses grandes compositions décoratives. Les créations automatiques du surréalisme se retrouvent dans beaucoup d’œuvres d’art brut, comme chez Unica Zurn. Tichy Miroslav, dans son coin, depuis 1950 a réinventé la photographie avec des appareils photo fait de bouts de tuyau, de ficelle et de boîtes à chaussures. Cet artiste de 82 ans, classé dans l’art brut et qui a eu une grande exposition au centre Pompidou en 2008, rejoint beaucoup d’œuvres photographiques modernes et contemporaines qui manipulent ce médium.Roman Opalka a 77 ans, il peint le temps, il trace 380 chiffres par jour sur une toile, enregistre sa voix les prononçant et se photographie régulièrement. Il a trouvé cette idée d’une vie, en attendant sa femme à la terrasse d’un café, en 1965 .Il n’est pas loin de Henri Ughetto, qui a vécu une grande maladie et fut même déclaré mort en 1963, lorsque ce dernier peint des gouttes de sang qu’il compte depuis 1971. Arnuf Rainer collectionne de l’art brut pour habiller les murs blancs de son atelier ; il cherche à expérimenter des états ( par la drogue, l’alcool, l’hypnose) pour se confronter à la création à l’état premier, comme dans une hors conscience et atteindre cette spontanéité de la pure création. La liste pourrait s’allonger et d’autres comparaisons s’établir si l’on continuait encore. La photographie de Nagasaki n’est-elle pas un point d’orgue de l’exposition ? Ne dit-elle pas que toute œuvre est une réponse à la violence et à la folie des humains sur terre ? Que les artistes et leurs œuvres en sont des résistants, la manifestation de leur « survie » et leur humanité ? Jean Dubuffet est à l’origine de la Collection d’art brut à Lausanne. Dès 1945, il a désigné à sa manière la violence du système des valeurs artistiques qui détrône des artistes pour en surévaluer d’autres. Cette exposition montre que tout artiste est singulier. L’Histoire ou des personnes passionnées comme Antoine de Galbert savent un jour les reconnaître.

À noter : La manifestation propose une conférence-discussion, à 17h le 16 Mai, à l’Espace Ducros, avant le vernissage fixé à 19h, autour « Des rapports des expressions de l’art contemporain et l’art brut » avec Bernard Marcadé professeur à l’école de Cergy-Pontoise, écrivain et critique d’art.


Françoise Vergier pour « Les enfants du Facteur » Avril 2009